Enquête sociale « Qu’est-ce que bien soigner? »

Un travail collectif de création d’une enquête sociale en cours accueilli par la MSH Paris nord

 
Poursuivant notre travail entrepris en ateliers à Montreuil et à Marseille et dans le droit-fil de notre « Manifeste pour une reconquête de l’hôpital public et du soin », les Ateliers pour la refondation du service public hospitalier lancent un processus d’élaboration collective d’une enquête sociale sur le sujet : « Qu’est-ce que bien soigner ? ». En élaborant ce processus l’enjeu est d’apprendre à voir ensemble, à accueillir le regard de l’autre, à fabriquer du commun.  Nous parlons d’enquête sociale pour exprimer le fait qu’elle renvoie à la fois à la nature collective de son élaboration, à la relation spécifique d’enquête entre chercheurs et non-chercheurs et au fait que le processus d’enquête est reconnu comme un processus en soi de transformation sociale.  Pour ce qui est de cette enquête sociale l’originalité tient aussi au fait que les chercheurs sont immédiatement concernés en tant que soignés.
 
Il s’agit dans un premier temps de créer ensemble – professionnels du soin et chercheurs, habitants, usagers, aidants, patients, le ou les questionnaires qui seront ensuite utilisés pour mener l’enquête sur le terrain. Cette enquête sur le terrain, -c’est à dire en France, partout où cela sera possible-, sera organisée et menée par les acteurs eux-mêmes, selon une méthodologie que nous aurons élaborée en commun.  
 
Nous nous sommes réunis à la MSH Paris Nord à trois reprises entre février et juin 2022 pour travailler collectivement à l’élaboration des questionnaires de l’enquête , cela à partir de regards hétérogènes notamment sur :
– Le travail du soin dans et hors l’hôpital, en EHPAD,  en ville, en campagne, … :
– lorsque ce travail est empêché  : de soignants (au sens large : aides-soignants, infirmiers, médecins, kiné, pharmaciens, etc) qui ont quitté leur travail et se sont reconvertis, d’autres qui se questionnent, d’autres encore qui restent,  qui résistent, inventent.
– sur le soin vu de personnes non soignantes travaillant dans des institutions de soin: secrétaires, brancardiers, accueil, aides à domicile etc ;
– sur le soin vu des « soignés » : patients chroniques, aigus, habitants, collectifs de parents d’enfants malades, collectifs de familles de résidents en EHPAD, simples citoyens etc..

 La question de l’usager/patient est toujours aussi délicate à traiter. Un de nos objectifs étant justement de déconstruire ces notions, nous proposons de ne pas réserver de façon exclusive ces catégories  aux malades chroniques et à leurs représentants dans des associations. Et puisque selon nous, le soin est une relation, nous proposons  d’utiliser le mot  « soigné » pour toute personne non engagée dans le travail du soin,  c’est à dire à celle ou à celui à qui le soin est adressé en première intention.  
 

Les questionnaires de notre enquête sont travaillés selon quatre grands thèmes

Accès
Métier/pouvoir d’agir
Relation de soin
Itinéraire/errance
Collectif

 Notre prochaine journée de travail aura lieu le 8 octobre.
En attendant plus de nouvelles, voici des photos de nos rencontres réalisées par Philippe Bizouarn

« Le château en santé », film documentaire

A voir en replay

« Il y a quatre ans, un centre de santé d’un genre nouveau a ouvert au cœur de la cité de Parc Kalliste, dans les quartiers Nord de Marseille. Ici, on soigne, et surtout on écoute et on accompagne. Un film raconte sur plusieurs mois, en immersion, les batailles menées pour améliorer la vie de tous ».

https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/metropole-aix-marseille/marseille/quartiers-nord/replay-le-chateau-en-sante-un-centre-de-sante-pas-comme-les-autres-2281108.html

De nouveaux témoignages sont en ligne :

Fabrice, chef de service, anesthésiste réanimateur; Charlie, secrétaire médicale; Hélène, Comité de Défense de l’hôpital de Concarneau; Rosine, militante au comité pour la défense de l’hôpital de Vire; Julie, Infirmière – Service des urgences pédiatriques.

A lire sur notre page dédiée : 

Le témoignage d’Olivia, militante associative

Un nouveau témoignage est en ligne : celui d’Olivia, Patiente associative.

Est-ce que le militantisme est un travail ? En tous cas, c’est le travail que je me donne, avec l’association HumaPsy, où il faut avoir eu une expérience de la psychiatrie en tant que patient pour être membre actif, et où les tâches sont partagées, ça tourne. La notoriété d’HumaPsy est encore faible mais les réseaux sociaux fonctionnent bien.

Lire la suite